Je me doute que ce titre va en faire bondir quelques en mais franchement j’en ai rien à foutre car cette histoire m’énerve particulièrement. Commençons par reprendre cette affaire depuis le début…
Elle commence en 1977 M. Polanski couche avec une jeune fille de 13 ans, consentante ou pas dans toutes les démocratie occidentale (et même beaucoup d’autres) cela s’appelle un viol ni plus ni moins. Et que l’on ne vienne pas me parler de présomption d’innocence le procès a eu lieu, le monsieur a plaidé coupable de détournement de mineur et a été donc été condamné pour cela; point barre, circulez il n’y a plus rien à voir, le monsieur doit purger sa peine. Pour x raisons M. Polanski décide de se faire la malle avant l’audience à laquelle le tribunal est censé lui prononcer la-dites peine. Si aujourd’hui il est en taulle c’est uniquement pour cela. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à ce que la justice d’un état de droit réclame qu’un condamné soit présent lorsque sa peine va lui être prononcé. J’aurai même tendance à penser que eu égard aux droits de la défense c’est la moindre des choses.
Même si l’on peut émettre beaucoup de réserve sur le système judiciaire américain1 on est loin d’une justice totalement aveugle aux droits de la défense et de l’homme. Surtout que les capacités financières de M. Polanski lui permette largement de se payer les avocats nécessaire pour assurer sa défense.2 je ne m’inquiète absolument pas pour lui sur ce plan là, il est et sera défendu et même très bien défendu ça ne fait aucun doute.

Quand à l’arrestation elle même je suis sidéré des réaction indignées qu’elle provoque. Certes elle ressemble à un traquenard mais après tout ça fait trente ans qu’ils lui courent après qu’ils aient fait en sorte que cette fois il ne leur échappe pas n’a rien de particulièrement choquant, je vous rappelle que nous parlons bien d’un coupable pas d’un prévenu ça fait quand même une sacré différence. Il ne faut pas se leurrer pour chacun d’entre nous ça fait longtemps que l’on aurait parlé de «cavale d’un dangereux pédophile». Surtout que encore une fois cela a lieu dans un pays démocratique où les décisions de police et de justice peuvent être remise en question par des voies tout à fait accessible à M. Polanski.

Dernier point qui m’exaspère au plus au point dans cette affaire, la multiplication des réactions indignés. Au nom de quoi M. Polanski devrait échapper à la justice ? Pour quels raisons il n’aurait pas à assumer les conséquences de ses actes? Actes qu’il a lui même reconnu. Si encore on avait eu droit à des interrogations justifié par des arguments juridique sur la procédure américaine pourquoi pas mais non. Au nom de son talent, de sa supposé valeur artistique M. Polanski serait au dessus des lois? Et puis quoi encore à ce que je sache il n’existe pas d’immunité artistique. Et je ne parle même pas de la réaction du ministre de l’inculture la culture qui vient de participer à cette mascarade constitutionnelle qu’a été le vote sur la loi dites Hadopi2 elle est particulièrement choquante. Ce monsieur a été reconnu coupable, il l’a reconnu lui même, je ne vois pas au nom de quoi il aurait le droit d’échapper à la justice.

Attention par contre ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne cherche pas à réclamer quoi que ce soit en termes de condamnation contre M. Polanski, je laisse ce soin à la justice américaine. Il est même probable que si j’estime par la suite que l’éventuelle condamnation relèverait plus de l’acharnement judiciaire que de la justice je ne serais pas le dernier à m’en offusquer et à m’exprimer. Je me contente de considérer qu’il est normal qu’un tribunal veuille faire comparaitre un condamné qu’il a déclaré coupable.
Maintenant si vous n’êtes pas d’accord avec moi vous pouvez vous lâcher dans les commentaire mais attention mon trollomètre sera réglé sur ultra sensible vous avez intérêt à avoir des arguments.

Mise à jour : Pour les détails juridiques de l’affaire je vous conseille la lecture ce billet de l’excellent Maître Éolas.


  1. et je suis loin d’être le dernier à le faire 

  2. c’est traditionnellement le principal reproche que l’on fait, et probablement à juste titre, au système américain