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Étiquette : liberté

30 ans de désillusion

Il y a 30 ans LE mur tombait… Je me souviens de mes impressions lors de ces soirées passées devant la télévision… Le sentiment de voir quelque chose de particulièrement énorme, quelque chose qui nous dépasse tous… Le sentiment de savoir que le monde ne serait pas le même demain. Je me souviens surtout d’un espoir, je me souviens d’une atmosphère de joie ou la liberté, pensions nous, venait finalement de gagner ; pour de bon croyions nous… Un vent de monde meilleur soufflait et on y a cru ; pauvres idiots que nous étions…
Aujourd’hui certains veulent le fêter… Je les comprends, je comprends cette envie mais ça se fera sans moi. Du haut de mes 17 ans de l’époque j’y ai cru à ce monde nouveau… Mon moi d’aujourd’hui le regarderait en souriant tristement et en pensant « Laissons le rêver, il est doux de pouvoir rêver quand on a 17 ans »

Quand à cette promesse de monde nouveau… Aujourd’hui elle a un goût amer, très amer. La liberté qui a gagné au final elle ne profite qu’a quelques uns, la liberté qui a gagné c’est celle pour quelques uns de continuer à profiter d’autrui… La liberté qui a gagné c’est au final la possibilités pour quelques dominants de continuer à imposer leur visions du monde, monde qui tourne bien entendu à leur avantage et uniquement au leur. La liberté qui a gagné c’est celle du tout pour ma gueule et rien à foutre des autres. La liberté qui a gagné c’est celle où les démocraties capitalistes se sont approprié l’exclusivité de la Démocratie faisant croire qu’elles sont le seule modèle possible en tuant au passage toute possibilités de discours critique.

La désillusion est cruelle, rageante et l’ambiance politique tendance brunâtre actuelle rend tout ça encore plus effrayant… L’occident a probablement gâché l’une des plus belles opportunités qui lui a été offert et ce qui se prépare risque de nous faire replonger encore plus bas.

Non je ne pourrais pas fêter ces 30 ans…

Mail ouvert à Françoise Castex députée européen à propos de l’accord ACTA.

Je reprends ici le texte du mail que j’ai envoyé à Françoise Castex suite à ces propos concernant l’accord ACTA lors d’un colloque organisé par l’unifab (voir les détails)

Madame le députée.

Vous avez participé il y a quelques temps à un colloque organisé par
l’UNIFAB durant lequel vous avez pris la parole à propos de l’accord
dénommé ACTA. Permettez moi de vous dire combien j’ai été surpris,
voire choqué, du contenu de ces propos. J’ai du mal à comprendre
comment, alors que vous avez été à l’origine de la déclaration 12 et
vos multiples prises de positions et communiqué contre ce texte, vous
pouvez sans sourciller affirmer (je vous cite) «bien sur que le
parlement va ratifier, donner son accord parce que beaucoup de
questions que nous nous posions ont trouvé des réponses.»

En ce qui me concerne les seules réponse que je trouve dans cet accord
relèvent plutôt de la criminalisation systématique et d’une extension
abusive de l’ensemble des mécanisme permettant à des sociétés
d’utiliser tout ce qui relève de la propriété intellectuel pour
accroitre leurs contrôle sur les marchés au dépend et de la concurrence
(la vraie concurrence celle qui permet aux petits d’arriver avec des
idées et de concurrencer les gros) et surtout du consommateur.

De plus en tant qu’internaute je m’interroge particulièrement sur les
tentatives de régulation et de contrôle d’internet que cette accord
tente d’imposer à nos législation. Quel que soit les circonvolutions et
l’enrobage que l’on tente de mettre autour l’idée de base reste
toujours la même : faire pression sur les intermédiaires technique de
l’internet pour mettre en place des mécanismes de surveillance et de
filtrage en tout genre à l’avantage unique des profiteurs de la
propriété intellectuelle (notion qui en fait regroupe tellement de
domaine juridique différent qu’en elle même elle ne veut rien dire). Il
s’agit ni plus ni moins de faire intervenir des polices privés au sein
du plus grand espace dédié à la liberté d’expression que l’humanité ait
jamais créé. Permettez moi de trouver cela choquant et dangereux. C’est
le genre d’accord qui nous rapprocherait à grand pas de «l’internet
civilisé» si cher à M Sarkozy, permettez moi d’être surpris de ne pas
vous voir vous y opposer.

Et je ne parle même pas des risques que cet accord fait peser aussi
sur l’accès aux médicaments (notamment les tri-thérapies) dans les pays
en développement et ceci en contradiction totale avec plusieurs
accords internationaux existant. C’est un sujet que je maitrise peu mais
il ne devrait pas vous être difficile de trouver une multitude de prise
de positions à ce sujet notamment sur internet. C’est encore possible
actuellement vous conviendrez avec moi qu’il serait judicieux que ça le
reste, malheureusement c’est le genre d’accord qui vise progressivement
à rendre cela impossible.

En espérant vous retrouvez à la pointe du combat pour défendre nos
libertés, respectueusement votre.

Pourquoi il faut soutenir la quadrature du net.

Les habitués de ce blog et geek en tout genre, barbu ou non, auront déjà la réponse avant même d’avoir fini de lire le titre de cet article, mais pour une fois je vais essayer de m’adresser aux autres,en espérant que quelques uns d’entre eux viennent occasionnellement trainer leurs guêtre par ici.

Internet n’est pas seulement facebook et une version en couleurs de 3615 la redoute. Pour beaucoup de monde Internet n’est qu’un ensemble de site web dans lesquels on va piocher les informations dont on a besoin ou sur lesquels on va acheter la dernière paire de chaussure à la mode, malheureusement en se contentant de cela vous passez à coté de beaucoup.

Internet ne se limite pas au web. Internet est d’abord et avant tout un outil de communication. Le rôle des réseaux sociaux tant mis en avant par les journalistes (un peu trop d’ailleurs et surtout n’importe comment) dans les révolutions arabes en est une parfaite illustration. Ces outils n’ont bien sur pas fait la révolution à eux tout seuls mais par les échanges qu’ils ont permis une conscience politique collective a pu émerger et finir par s’exprimer. Le principe est assez simple, si je ne suis pas content d’un pouvoir en place je peux grogner dans mon coin, si je sais que mon voisin n’est pas content lui non plus on va grogner ensemble dans notre coin mais si je sais que nous sommes des millions grogner dans son coin se transforme en manifestations de masse. C’est là qu’internet intervient, grâce à un tel outil de communication, non seulement je sais, mais d’autres savent et je sais que d’autres savent…

Internet est un espace immense où on peut encore exercer des libertés telles que la liberté d’expression et d’accès à l’information et il faut que cela dure. Et pour cela, Internet doit rester neutre. Un internet neutre qu’est ce que c’est? Que toutes informations circulant sur internet ne doit pas être soumis à un quelconque filtrage ou régulation autre que technique. Vous allez me dire que c’est le cas plus ou moins mais ce serait ignorer les multiples pressions pour que ce ne le soit plus. L’échange d’information non contrôlé au profit des peuples gêne beaucoup de monde. Les élites politiques d’abord, mais aussi l’élite médiatique et intellectuel dont la parole peut maintenant être mis en doute par n’importe qui connaissant mieux le domaine concerné (Pensez à Jacques Attali s’exprimant sur un accident de centrale nucléaire par exemple c’est totalement ridicule). Mais aussi les marchands en tout genre qui voudrait bien limiter internet en une vaste galerie marchande où la seule liberté d’expression serait celle de votre carte bleue.

Notre seul moyen de conserver cet Internet tel qu’il est c’est-à-dire un vaste espace fait d’échanges entre individu et de liberté c’est de défendre sa neutralité. C’est de s’opposer à ces multiples lois (HADOPI,LOPPSI), directives européennes (IPRED) et traités internationaux (ACTA) qui au nom d’intérêt particulier (et bien souvent privés) veulent, tous, à des degrés divers et par des moyens variés s’attaquer à la neutralité du net.

Et pour cela il n’y a pas trente-six mille solution : Il faut soutenir la quadrature du net.

En plus j’en ai rencontré quelques-un lors d’un quadr’apéro c’est une joyeuse bande de hackers sympa.

Pourquoi je n’aime pas les livres électronique…

Photo de livre électronique

Livre électronique par ceslava http://www.flickr.com/photos/ceslava/

Le livre électronique est la dernière nouveauté à la mode depuis quelques temps. Celle que les marketeux de tout poil (Steve Jobs le premier) essaye de nous vendre en prétendant que ça va changer votre vie alors que ça sert surtout pour l’instant à leur remplir le portefeuille.

Mais en ce qui me concerne même après avoir mis de coté mon allergie a toutes les formes de discours markéting je reste très sceptique sur l’intérêt de la chose.  Si on creuse un peu je trouve qu’en termes d’utilisabilité 1  ces gadgets sont loin d’être enthousiasmant.

La guerre des formats et les DRM.

Et c’est reparti comme en 40 à chaque nouveauté on recommence avec la sempiternelle guerre de formats et brevets. Et pour ne pas faciliter les chose les éditeurs n’ont visiblement rien compris au plantage actuel des maisons de disques et continuent de penser en termes de plates-formes fermées et propriétaire. Même s’il semblerait, aux dernières nouvelles, qu’ils aient commencé à comprendre que les DRM ça ne marche pas ils n’ont pas encore fait tout le chemin intellectuel nécessaire. Que l’on ait forcé les utilisateurs d’ordinateurs à jongler avec ces histoires de formats de fichier incompatible entre eux depuis 20 ans n’est pas une excuse pour continuer surtout sur un produit que l’on destine au grand public.

C’est bien la preuve que pour les éditeurs de logiciel l’intérêt des utilisateurs est le cadet de leur soucis. Le logiciel libre a la possibilité de changer cet aspect mais lui aussi a besoin de changer certaines façon de faire pour réellement satisfaire cet objectif. Si je ne peux pas lire le livre que je veux quand je le veux quelque soit la machine sur laquelle je le lis et quelque soit le magasin ou je l’ai acheté ces livres électronique resteront au placard (enfin j’espère).

Plates-formes de distribution intégré et utilisateur captif.

On va jouer à un petit jeu, Imaginons qu’il y a quelques années vous ayez acheté un lecteur de DVD à la FNAC auriez vous trouvé normal que suite a cet achat les seuls DVD que vous puissiez lire soient ceux que vous achetez à la Fnac? Non bien sur. Dans ce cas pourquoi vous trouvez ça normal quand il s’agit du dernier iTruc sorti? Et sur le marché du livre électronique le cas du Kindle est identique. Faut pas rêver si on nous balance du wifi sur ces appareils c’est bien pour que vous puissiez avoir accès au magasin maison et pas autre chose.

Qu’elles soient dorées ou pas des menottes restent des menottes et même si c’est rigolo, si elles font « pouët » quand on appuie dessus elles servent toujours à enfermer les clients.

Un format figé limitant les capacités de création.

Parmi tout les livres que je lis beaucoup sont dans des formats (physique) différent. Mon journal à une certaine taille , les romans une autre ainsi que les livres d’informatique etc etc… Cette diversité de format n’est pas là pour rien. Si ce sont ceux la qui se sont imposé au fil du temps c’est qu’ils correspondent à des besoins et des usages différents. La BD a besoin d’un minimum de place pour s’exprimer, le livre de poche doit être le moins couteux possible, le livre informatique doit être suffisamment grand pour pouvoir placer des copies d’écrans etc etc. Chacun correspond à un ensemble de besoin et d’usages différents pour les différents intervenants que sont les auteurs, l’éditeur et au final le lecteur.

Mais avec le livre électronique le mécanisme est totalement différent. Vous avez un format physique qui vous est imposé quelque soit le contenu et son usage par un fabriquant extérieur sans aucun lien avec les métier de l’édition ou de la publication. C’est à mon sens une énorme régression. Non seulement pour le lecteur qui devra se débrouiller pour lire un contenu dans un format qui ne lui est pas adapté (vous vous imaginez lire une BD sur un écran de 5″ ? ) mais aussi surtout pour les auteurs qui se verront imposer par les éditeurs des formats d’écriture bien précis bonjour la liberté de création. C’est exactement ce qui s’est passé avec la création musicale où ces « lecteurs universels » que sont les radios ont imposé un format unique à l’origine de la soupe musicale inodore, incolore et sans saveur qui nous est servi quotidiennement. Les pressions commerciales font déjà suffisamment de ravages comme cela il n’est pas nécessaire d’en rajouter une supplémentaire.

Et le libre dans tout ça?

Évidemment le monde du libre a aussi investit ce secteur (notamment grâce à in libro véritas) et propose une alternative potentiellement intéressante. Mais malheureusement ça ne règle pas tout. Même si les formats sont ouverts ils n’en restent pas moins multiples. Rien ne garantit que le nouveau format top moumoute super high-tech de la mort qui tue qui sortira de dans 2 ans sera supporté (d’autant plus si c’est un format propriétaire blindé de brevet qui s’impose) . Et il restera toujours le problème du manque de compatibilité potentiel avec d’autres lecteurs notamment les propriétaires. En fait que ce soit le libre ou le propriétaire il faut obligatoirement que l’un s’impose au détriment de l’autre pour que l’utilisateur retrouve une supposé interopérabilité. Et à mon sens ce n’est pas une bonne solution. Et pour les auteurs  la problématique de la soumission du contenu au format physique existera toujours, ce qui est à mon avis le plus intolérable dans ce système.

Conclusion

Au final on se retrouve avec des appareils avec lesquels il va falloir se prendre la tête pour les faire fonctionner qui ne serviront qu’a nous ligoter à des grosses société pour diffuser le contenu qu’elles voudront bien et qui empêcheront au passage les auteurs d’écrire comme ils le veulent…

Vu comme ça c’est tout de suite moins attirant non?


  1. ben oui Tristan Nitot a inventé bidouillabilité moi j’invente utilisabilité 

Internaute : Souriez vous êtes fliqués

Source : revue de presse du magIT
Et ça continue comme en 40. On avait déjà eu droit à une première loi sur la rétention des données en mars 2006 et bien ça ne suffit pas à ces messieurs les politiques. Et en plus cette fois ci il semble que le nombre de sociétés concerné serait beaucoup plus large puisque d’après ce que j’ai compris l’ensemble des prestataires permettant à quelqu’un de publier des contenus serait tenus de stocker pendant un an l’ensemble des données d’identification et de connexion (y compris les mots de passe!!! Bonjours la sécurité)

à Lire :

C’est vraiment du grand n’importe quoi!! Encore une fois l’anti terrorisme est utilisé pour permettre une surveillance systématique et à priori de tout les citoyens sur internet. Surveillance dont l’utilité est franchement plus que douteuse.

En plus visiblement le texte actuel semble peu clair notamment sur la responsabilité des hébergeurs ce qui ne pourra pas être sans conséquences. Et en même temps soulève beaucoup de question notamment du point de vue du financement. J’imagine mal comment les hébergeurs associatifs (comme l’APINC ou tuxfamily par exemple) pourront mettre en place ce genre de dispositifs.

À chaque fois qu’une loi de ce style sort je ne peux m’empêcher de penser à cette phrase de Benjamin Franklin

ceux qui acceptent d’échanger un peu de liberté contre la sécurité ne méritent ni la liberté ni la sécurité

Ajout du 25 février :
Quand au silence assourdissant de la CNIL sur le sujet l’explication peut être trouvé dans cet autre article

Free Burma


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