Il y a 30 ans LE mur tombait… Je me souviens de mes impressions lors de ces soirées passées devant la télévision… Le sentiment de voir quelque chose de particulièrement énorme, quelque chose qui nous dépasse tous… Le sentiment de savoir que le monde ne serait pas le même demain. Je me souviens surtout d’un espoir, je me souviens d’une atmosphère de joie ou la liberté, pensions nous, venait finalement de gagner ; pour de bon croyions nous… Un vent de monde meilleur soufflait et on y a cru ; pauvres idiots que nous étions…
Aujourd’hui certains veulent le fêter… Je les comprends, je comprends cette envie mais ça se fera sans moi. Du haut de mes 17 ans de l’époque j’y ai cru à ce monde nouveau… Mon moi d’aujourd’hui le regarderait en souriant tristement et en pensant « Laissons le rêver, il est doux de pouvoir rêver quand on a 17 ans »

Quand à cette promesse de monde nouveau… Aujourd’hui elle a un goût amer, très amer. La liberté qui a gagné au final elle ne profite qu’a quelques uns, la liberté qui a gagné c’est celle pour quelques uns de continuer à profiter d’autrui… La liberté qui a gagné c’est au final la possibilités pour quelques dominants de continuer à imposer leur visions du monde, monde qui tourne bien entendu à leur avantage et uniquement au leur. La liberté qui a gagné c’est celle du tout pour ma gueule et rien à foutre des autres. La liberté qui a gagné c’est celle où les démocraties capitalistes se sont approprié l’exclusivité de la Démocratie faisant croire qu’elles sont le seule modèle possible en tuant au passage toute possibilités de discours critique.

La désillusion est cruelle, rageante et l’ambiance politique tendance brunâtre actuelle rend tout ça encore plus effrayant… L’occident a probablement gâché l’une des plus belles opportunités qui lui a été offert et ce qui se prépare risque de nous faire replonger encore plus bas.

Non je ne pourrais pas fêter ces 30 ans…